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  • : Ananie
  • : Ce blog a pour but de présenter une vision spirituelle de la tradition chrétienne
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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 11:47

Le préalable à toute pratique spirituelle, c'est d'être présent à son corps.

En effet, marcher vers la Sainteté, ce n'est pas s'éloigner du corps pour aller vers l'Esprit Saint, mais c'est faire descendre l'Esprit Saint dans notre corps afin qu'il puisse s'incarner dans le monde. Mais pour cela, il faut sentir son corps, être présent à son corps. Comment Dieu pourrait-il venir habiter notre corps si notre conscience, dans la pratique spirituelle est déconnectée du corps ? Notre corps est le siège de notre nature humaine et nous ne devons pas la laisser de côté pour aller vers Dieu : nous devons laisser Dieu façonner notre nature humaine afin que, à l'image du Christ nous soyons pleinement humain tout en ne faisant qu'un avec Dieu.

Si nous croyons aller vers Dieu en refoulant la conscience de notre corps et de notre nature humaine, tout ce que nous arriverons à faire c'est de nous perdre dans des illusions : nous nous convaincrons nous-mêmes d'avoir réalisé tel ou tel état spirituel qui ne sera en fait qu'une simple compréhension intellectuelle et qui s'effondrera face aux premières difficultés que nous rencontrerons.

Celui qui marche vers la Sainteté s'ouvre peu à peu à la Grâce de Dieu tout en étant de plus en plus conscient de son corps et de sa nature humaine qui peuvent ainsi être sanctifiés. Il n'y a qu'ainsi que nous pouvons espérer cheminer spirituellement avec humilité.

 

Pour pratiquer l'attention au corps, nous pouvons nous asseoir confortablement sur une chaise, les pieds (nus si possible) bien à plat sur le sol, le dos droit, les yeux fermés. Nos mains peuvent être posées sur nos cuisses, paumes vers le bas (cette position des mains matérialise notre attitude d'esprit qui est tournée vers le corps). Nous pouvons prendre quelques instants pour nous détendre, sentir nos différents points d'appui au sol et sur la chaise, puis imaginer des racines, un peu comme celles d'un arbre, qui partent de nos pieds et s'enfoncent profondément dans le sol. Ceci nous aidera à trouver de la stabilité (corporelle et aussi intérieure) et à nous enraciner dans la vie de tous les jours.

Puis on va méditer sur le corps, c'est à dire essayer de garder autant que possible notre attention dans notre corps, dans la sensation physique de notre corps. Dès que l'on se rend compte que notre attention s'est échappée, on constate ce fait (qui est tout à fait naturel) et on revient simplement au corps. La distraction n'est pas un problème, le problème c'est le rejet ou l'attachement à la distraction. Avec la pratique, les pensées qui continueront à nous traverser l'esprit seront de moins en moins perturbatrices, c'est à dire qu'elles ne nous feront plus dévier de notre attention au corps.

Pour commencer, nous pouvons sentir chacune des parties du corps : les pieds et les chevilles, les jambes, le bassin, le ventre, le thorax, le dos, les épaules, les bras, les mains, le cou, le visage, la tête. A chaque fois, on se contente de sentir le corps, d'accepter de vivre les sensations telles qu'elles se présentent sans les rejeter, sans chercher à les modifier, à les analyser ou à en faire quoi que se soit. Ensuite on pourra sentir notre corps dans sa globalité, et rester quelques minutes (5 ou 10 minutes par exemple) à l'écoute de notre corps.

Note : Quand on aura pris l'habitude de cet exercice et que l'on arrivera facilement à sentir chacune des parties de notre corps une à une, on pourra sauter cette phase et passer directement au vécu du corps dans sa globalité (après l'enracinement).

A chaque fois que nous serons distraits, nous reviendrons simplement à la conscience des différentes sensations corporelles (le fait de développer cette capacité de ramener notre attention à l'objet de méditation -ici notre propre corps- sans nous laisser perturber par les distractions, nous sera très utile pour tous nos autres exercices spirituels).

Puis, pour cloturer l'exercice, on pourra à nouveau imaginer des racines qui partent de nos pieds et qui sont profondément ancrées dans le sol.

Si des sentiments ou émotions se présentent à nous dans cette méditation, on les traitera comme les sensations corporelles : on les sentira, sans en faire quoi que se soit (ni chercher à les rejeter ou à les modifier, ni s'y attacher...). Les sensations de douleurs ou de bien être seront traitées de la même manière.

On se contente d'accueillir les sensations telles qu'elles sont, dans un acceuil bienveillant de notre corps.

 

Cet exercice sera à pratiquer tous les jours (pendant 6 mois - 1 an) afin qu'avec l'habitude la conscience de notre corps nous soit tout à fait naturelle et automatique.

On pourra prolonger cet exercice en essayant, tout au long de la journée, de sentir notre corps, nos points d'appui, nos sensations corporelles, le plus souvent possible. Cette attention nous permettra d'investir plus profondément notre corporalité et de remarquer les tensions physiques dès qu'elles se mettront en place afin de les relacher et de ne pas s'installer dans la crispation. Avec le temps, cela nous rendra de plus en plus conscients de nous-mêmes et de notre état intérieur car les pensées et émotions qui nous habitent ont une répercution dans nos sensations corporelles. En effet, notre psychisme n'est pas circonscrit dans notre tête, mais il s'exprime dans tout notre corps. Ainsi, dans nos autres pratiques spirituelles, les sensations de notre corps deviendront de précieuses indicatrices de notre état psychique car si notre corps est en tension, cela veut dire qu'intérieurement nous sommes aussi crispés sur une pensée ou une émotion.

 

Si on veut approfondir cet exercice ou le remplacer par un autre, on pourra choisir de pratiquer régulièrement une technique qui dévelloppe la conscience du corps comme le Hatha Yoga (Yoga postural), le Taï Chi Chuan, le Chi Kong ou la relaxation dynamique de premier degré en sophrologie par exemple.

 

Cette prise de conscience du corps n'est pas une étape à dépasser ensuite : elle devra s'inscrire en nous et nous accompagner dans toutes nos pratiques spirituelles afin que celles-ci s'enracinent dans la réalité, dans le concret.

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